Les peuples autochtones

Le terme « peuples autochtones » se rapporte aux groupes ethniques indigènes d’un territoire ou d’une région dont les membres partagent une identité culturelle qui se distingue par ses traditions spirituelles, ses récits et sa vision du monde. Les peuples autochtones partagent souvent des expériences communes, comme une histoire de colonisation, de déplacement, de déculturation, de déplacement, d’appauvrissement, de criminalisation et de discrimination42.

Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP)

La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) est un énoncéde principes qui vise à éliminer les violations des droits de la personne dont sont victimes les 370 millions d’Autochtones de la planète. Comme la Déclaration universelle des droits de l'homme, cette déclaration ne contraint pas juridiquement les pays signataires. Elle reflète plutôt les aspirations de ces pays et leur offre des conseils sur la manière de faire de notre monde un meilleur endroit pour les peuples autochtones43.

La Déclaration a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 13 septembre 2007. Elle a été adoptée à 144 voix contre 4, 11 États membres s’étant abstenus de voter. Les États ayant voté contre étaient le Canada, les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Le Canada a déclaré à l'époque que la Déclaration était incompatible avec la Constitution et le cadre juridique canadiens. Toutefois, le Canada a finalement adopté la Déclaration le 13 novembre 2010, en affirmant qu'il allait en interpréter les principes d'une manière compatible avec son cadre juridique44.

Parmi les principales mesures de protection énoncées dans la Déclaration, on retrouve le droit des peuples autochtones :

  • de jouir de tous les droits de la personne prévus par les lois internationales et d’être protégés contre toute forme de discrimination;
  • de pratiquer et de revitaliser leurs traditions culturelles et leurs coutumes;
  • de ne pas être soumis à l'assimilation forcée ou à la destruction de leur culture;
  • de ne pas être expulsés de leurs terres ou déplacés.

Avant d'adopter et d’appliquer des lois ou des mesures administratives qui peuvent affecter les peuples autochtones, les États doivent les consulter, coopérer avec eux et obtenir leur consentement préalable, libre et éclairé.

Même si la Déclaration n'est pas juridiquement contraignante pour les États, elle reste d’une grande importance pour les peuples autochtones et tous les citoyens du monde. Les Nations Unies regroupent plusieurs pays, mais qu’advient-il si le gouvernement de votre pays n’écoute pas ou ne parle pas en faveur de votre peuple? Prenons par exemple les Premières nations du Canada, qui tentent de convaincre le gouvernement canadien de reconnaître et de respecter leurs droits. Le Canada est représenté à l'ONU, mais qu’en est-il des Premières nations qui ne le sont pas? La Déclaration reconnaît les droits des groupes autochtones qui ne sont pas représentés à l'ONU pour s’assurer qu'ils ne soient pas victimes de discrimination et obliger les gouvernements de remédier le mieux possible aux injustices commises dans le passé à l’endroit des peuples autochtones.