Pourquoi les droits internationaux de la personne sont-ils importants pour les Canadiens?
Passer de l’échelle régionale à l’échelle mondiale
Les droits de la personne appartiennent à chaque être humain et, même si nous croyons parfois que les droits de la personne sont plus importants pour les personnes dans d'autres pays, ils sont en fait importants pour tous les êtres humains. Il y a plusieurs exemples au Canada de personnes dont les droits ne sont pas respectés. Par exemple, en ratifiant le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels le gouvernement canadien s'est engagé à s'assurer que tous les citoyens jouissent d’un niveau de vie adéquat, ce qui comprend avoir de la nourriture, des vêtements et un abri adéquats. Cependant, 3,5 millions de Canadiens vivent dans la pauvreté. Les personnes les plus vulnérables à la pauvreté sont les femmes, les Autochtones, les nouveaux immigrants, les réfugiés et les personnes handicapées. Les taux de pauvreté invariablement élevés pour ces groupes de personnes révèlent les diverses formes de discrimination auxquelles ils peuvent se confronter. Tous les Canadiens sont responsables de connaître leurs droits et de s'assurer qu'ils sont respectés pour tous22.
La Déclaration universelle des droits de l'homme est également importante pour le droit national canadien puisqu’elle a influencé les personnes qui ont rédigé les lois sur les droits de la personne au Canada, y compris la Charte canadienne des droits et libertés, et les lois fédérales et provinciales sur les droits de la personne. Ces lois reprennent plusieurs principes que l'on retrouve dans laDéclaration universelle des droits de l'homme et sont importantes pour s'assurer que les droits de la personne de tous les Canadiens sont protégés.
Les personnes qui militent pour la réforme du droit canadien peuvent se fonder sur les conventions des Nations Unies et sur les commentaires des autres pays pour défendre ou interpréter les obligations du Canada ici même. Par exemple, dans l'affaire CFCYL c. Canada (procureur général), la Canadian Foundation for Children Youth and the Law(CFCYL) a contesté les dispositions du Code criminel canadien qui permettent à un parent ou à une personne qui joue un rôle parental, comme un enseignant, d'administrer la fessée (d’agresser) à un enfant pour le discipliner. Si un parent ou une personne qui joue un rôle similaire est accusé d'avoir agressé un enfant, il peut invoquer l'article 43 comme défense. La CFCYL a plaidé qu’il s’agit là d’une violation des obligations du Canada en vertu de la Convention relative aux droits de l'enfant.
La Cour suprême du Canada n'a pas abrogé l'article, mais elle a fourni des lignes directrices pour définir quand il est acceptable d'administrer la fessée ou d’utiliser la force physique. Pour définir ces critères, la Cour s’est inspirée des lignes directrices de la Convention et du droit international en matière de droits de la personne. Ces critères restreignent grandement les circonstances dans lesquelles il est acceptable d'administrer la fessée à un enfant dans le but de le corriger23.
La compréhension des lois relatives aux droits de la personne est également importante pour les Canadiens qui tentent d'aider les personnes dans d'autres pays à accéder à des droits. Par exemple, l’International Women’s Rights Project (IWRP) a milité pendant 10 ans sur les droits des femmes en Afghanistan. De plus, l'organisme Canadian Women for Women in Afghanistan lutte pour donner aux femmes afghanes et à leurs familles davantage d’occasions éducatives, et pour éduquer les Canadiens sur les droits de la personne en Afghanistan24. Pendant de nombreuses années, le gouvernement taliban a interdit aux femmes et aux filles de fréquenter l'école et a imposé d'autres limites sévères sur leur participation sociale. Malgré cela, certaines femmes et certains enfants ont fréquenté des écoles secrètes, mais plusieurs d'entre eux avaient trop peur des conséquences brutales qui les attendaient si on les surprenait à fréquenter l’école. Après la chute du gouvernement taliban en 2001, les femmes ont lentement commencé à regagner leurs droits. Cependant, en raison du régime strict du gouvernement taliban qui a sévi pendant plusieurs années, il y a peu d'infrastructures pour aider les femmes et les filles afghanes à fréquenter l'école. Les organismes tels que Canadian Women for Women in Afghanistan invoquent le droit international lorsqu’ils font des pressions pour aider les femmes et les enfants à accéder à des écoles et à des enseignants afin qu'ils puissent exercer leur droit fondamental à l’éducation.